a) dans un premier temps, j'écrive en deux pages mon projet de doctorat, lequel sera contenu en 350 pages au terme d'années de réflexion. Le conseil de la personne-ressource mise à notre disposition par notre charmante université (celle qui a construit le plus grand cadavre de bâtiment que contient le centre-ville) m'a indiqué que la demande de bourse est tout sauf un exercice de modestie: faut que j'affirme avec aplomb mes hypothèses, ma méthodologie, bref faut que je vende ma salade et que je démontre que je suis un candidat exceptionnel à grands coups d'excès de confiance
b) dans un second temps, que je fasse acte de contrition et que je justifie mes résultats franchement mitigés du baccalauréat par tous les moyens. Sortez les mouchoirs.
C'est après avoir écrit cette section que j'ai fait cet étonnant constat : je dois me comporter comme un bédéiste d'auto-fiction!


Bref, ces artistes se lamentent sur leur existence, déplorent leur manque de talent, traversent des crises existentielle aussi souvent qu'ils traversent la rue.
Et pourtant, ils passent des années sur des oeuvres de plusieurs centaines de pages. Disons qu'il faut un peu croire en son talent pour s'appliquer à une telle tâche, difficile de croire qu'ils sont aussi défaitistes qu'ils le prétendent.
Je me souviens plus c'est en lisant quelle BD d'auto-fiction que je me suis écrié "LÀ, ÇA VA FAIRE, GANG DE CHIÂLEUX" et que j'ai fait un embargo sur l'auto-fiction qui a duré quelques mois. L'an passé, Peter Kuper, avec son sublime Stop Trying to Remember, m'a réconcilié avec le genre.
Tout ça pour dire que cette attitude contradictoire des bédéistes auto-fictifs, je la comprends un peu mieux maintenant, parce que j'ai été obligé de l'adopter.
Je n'aurais sans doute pardonné à ces artistes leur attitude de pleurnichards s'ils ne m'avaient pas fourni d'aussi bonnes lectures (sauf Satrapi).
1 commentaire:
j'aime "traversent des crises existentielles aussi souvent qu'ils traversent la rue".
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