tag:blogger.com,1999:blog-76525083335115959952024-03-04T21:14:23.982-08:00ComicsPusherEspace où je compte faire partager mon amour pour le "comic art", sous un pseudonyme qui est un hommage à mon artiste préféré, toutes disciplines confondues (Tom Jenkinson AKA Squarepusher)Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.comBlogger20125tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-38818532256793088222010-04-19T04:26:00.000-07:002010-04-19T04:32:51.835-07:00Fin de session, c'est pas de ma fauteJe sais que j'avais écrit que mon blogue serait mis à jour plus souvent, mais j'ai quand même une fin de session chargée, <span style="font-style:italic;">so there</span>.<br /><br />Au menu:<br /><br />Avril:<br />-Travail final sur l'utopie dans <span style="font-style:italic;">Hicksville</span> de Dylan Horrocks<br />-Animation d'une table ronde à propos de la bande dessinée et du roman graphique au Festival <a href="http://www.metropolisbleu.org/lp/lp_fr.php">Métropolis Bleu</a><br /><br />Mai:<br />-Communication à propos de <span style="font-style:italic;">It's A Good Life if You Don't Weaken</span> de Seth<br />-Communication à propos de la planche infinie dans les Webcomics<br /><br />Juin:<br />-Communication à propos de l'iconotextualité dans les arts Web<br /><br />Juillet: <br />-Article pour Kinéphanos à propos du roman graphique comme stratégie du cheval de Troie<br /><br />Cet été:<br />-Proposition de critique à propos de <span style="font-style:italic;">George Sprott</span> de Seth pour Spirale.<br /><br />Entretemps, je me suis acheté un truc d'un certain Dash Shaw, ça a l'air ben bon.<br /><br />GComicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-2446705982650760642010-03-19T06:00:00.000-07:002010-03-19T06:11:50.759-07:00Salon Double prise deuxJ'ai écrit un texte sur <span style="font-style:italic;">Abandoned Cars</span> de Tim Lane pour Salon Double. C'est une œuvre remarquable et fascinante, qui réussit à traiter de la vie des gens ordinaires et dont l'existence à l'ombre des riches passe inaperçue. Je viens de prendre conscience (donc ça n'est pas écrit dans le texte)que ce livre parvient à traiter d'une sorte de misère humaine, de manière touchante et pénétrante, sans être une lecture déprimante en soi.<br /><br />Je vous invite donc à <a href="http://salondouble.contemporain.info/lecture/215">aller lire mon texte sur le site de Salon Double</a> (qui a pas mal plus de gueule que ce blogue). Si vous ne connaissez pas SD, c'est une initiative excellente de quelques amis et collègues, qui propose des articles à propos d'oeuvres littéraires contemporaines à mi-chemin entre l'analyse "scientifique" des études littéraires et la critique culturelle. Autrement dit, faire profiter du savoir-faire des études supérieures en littérature sans être barbant.<br /><br />Ceci dit, je suis pleinement conscient que c'est un peu du réchauffé que je vous sers là. Mais du nouveau s'en vient!<br /><br />J'ai fait une communication orale dans mon cours de sémiologie de l'image à propos de l'adaptation en bande dessinée de l'excellent film d'animation <a href="http://www.valseavecbachir-lefilm.com/"><span style="font-style:italic;">Valse avec Bachir</span></a>, du réalisateur israélien Ali Folman. Si vous ne l'avez pas vu, je vous encourage, non, je vous implore de le voir très bientôt. Je doutais de la valeur intrinsèque d'un projet d'adaptation du film en bande dessinée, et mes doutes ont été confirmés. Je l'explique en long et en large dans le texte, mais comme c'était une présentation orale, le texte que je m'étais préparé ressemble plutôt à un long télégraphe que je suis probablement seul à pouvoir comprendre. Je vais donc le retaper pour le rendre compréhensible et le mettrai ici bientôt.Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-53356301166390801772010-02-25T17:46:00.001-08:002010-03-12T06:09:09.083-08:00Un millions de dollars pour un comic: ça va pas, non?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0BK1p4Jf9nHC8KhA2dWO2Uu9O84uC0RAlvyFocJkF8FqtzyP_JWmrfng4z8hQ4_qpYxA_IOKpPZiBzKX3dpUjXZ952RvgrsrQ0773dykJ_VWKm8udJ0LDFk8r9nolepXw1SzDixlptFFx/s1600-h/AC1.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 146px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0BK1p4Jf9nHC8KhA2dWO2Uu9O84uC0RAlvyFocJkF8FqtzyP_JWmrfng4z8hQ4_qpYxA_IOKpPZiBzKX3dpUjXZ952RvgrsrQ0773dykJ_VWKm8udJ0LDFk8r9nolepXw1SzDixlptFFx/s200/AC1.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5447747792644698130" /></a><br />En l'espace de quelques jours, des records ont été établis pour la vente aux enchères de deux <span style="font-style:italic;">comic books</span> vieux de quelques soixantaines d'années. En effet, Le premier numéro de Action Comics, mettant en vedette Superman, s'est vendu pour un million de dollars le 22 février dernier, et quelques jours plus tard, le record a été battu par la vente aux enchères du vingt-septième numéro de Detective Comics, dans lequel Batman fait sa première apparition.<br /><br />Ceci n'est ni fabuleux ni intéressant du point de vue de la bande dessinée, parce que ça n'a pratiquement rien à voir avec l'art. Tout au plus l'objet qui a été échangé de mains est-il un vieux <span style="font-style:italic;">comic book</span>: pour le reste, c'est affaire de commerce, de valeur marchande et de gros sous. Autrement dit, ce ne sont peut-être même pas des fans de bande dessinée qui ont déboursé un tel montant pour se porter acquéreurs d'œuvres historiques (sans forcément être très bonnes); toutefois, ce sont assurément des investisseurs.<br /><br />Je m'explique. Le format de publication du <span style="font-style:italic;">comic book</span> a été inventé afin de refourguer des <span style="font-style:italic;">comic strips</span> déjà parus dans les journaux. Le support de cette opération de recyclage était médiocre: papier journal, encre merdique, relié avec une agrafe, le <span style="font-style:italic;">comic</span> était conçu pour être vite produit, vite vendu et, d'une certaine manière, vite détruit, créant ainsi la nécessité chez le consommateur d'en acheter un autre. C'est une belle démonstration du vice de fabrication, création du diable faisant en sorte que les produits électriques et électroniques nous pètent dans les mains au bout de quelques années. <br /><br />Pour renforcer cette idée de produit commercial usiné, de manière à répondre à une demande croissante des enfants friands de bande dessinée et puisque le recyclage de matériel déjà produit ne fournit plus, on invente rapidement, dans les premiers temps du <span style="font-style:italic;">comic book</span>, des <span style="font-style:italic;">shops</span> de "création", dans lesquelles un scénariste, un dessinateur, un encreur, un lettreur et un coloriste travaillent à la même œuvre. Ce qui sort de cette production à la chaîne est évidemment un truc formulaïque créé à partir d'un moule stable, et ennuyeux comme la pluie.<br /><br />Le <span style="font-style:italic;">Action Comics</span> qui vaut un million de dollars a fait date précisément parce qu'il a "créé un monstre". Le personnage de Superman, quand même inventé avec une visée originale par Joe Shuster et Jerry Siegel, créé la sensation parce qu'il propose une figure iconique qui deviendra très populaire. Les jeunes commencent à réclamer aux vendeurs de journaux "that comic with the man in blue and red", faisant ainsi en sorte que le personnage emblématique devienne le premier critère de popularité d'une série, et non le travail de ses artistes. Incidemment, le choix des couleurs du costume de Superman n'est pas une décision artistique: il fallait que le personnage soit clairement identifiable par les lecteurs, et les contraintes liées aux faibles qualités d'impression à l'époque ont conduit Siegel et Shuster à opter pour des couleurs criardes.<br /><br />C'est Superman qui a fait en sorte que le marché du <span style="font-style:italic;">comic book</span> a été dominé par le super-héros, au détriment du travail et du style d'un artiste, instaurant une ère historique pendant laquelle le média de la bande dessinée s'est confondue avec le genre du super-héros qui lui était quasi-exclusif et prépondérant. Un support empêchant la pérennité, un récit formulaïque de créature invraisemblable, un lectorat d'enfants: pas étonnant que la bande dessinée a dû attendre longtemps avant d'acquérir le respect aux États-Unis!<br /><br />Revenons à la question du million de dollars: pourquoi le premier <span style="font-style:italic;">Action Comics</span> vaut-il autant? Bien, justement, parce qu'il est très rare: il a été publié il y a plus de soixante ans, et seul quelqu'un avec une certaine vision d'avenir aurait pu penser qu'il vaudrait une fortune un jour. Cette personne aurait dû, en plus de faire preuve d'un esprit spéculatif étonnant, considérer qu'il était nécessaire de mettre à l'abri son <span style="font-style:italic;">comic</span> sous un emballage le préservant de la corrosion et de l'acidité, de manière à le garder dans un état de préservation décuplant sa valeur.<br /><br />Quand le marché des <span style="font-style:italic;">comics</span> rares a émergé de manière importante dans les années 1980, les éditeurs ont profité de la vague pour lancer plusieurs séries sans grand intérêt, de manière à mettre sous presse des "numéro 1" qui pourraient potentiellement valoir un pactole éventuellement. Bien des jeunes ont alors acheté des caisses pleines de <span style="font-style:italic;">Night Turtle 1, Invisible Crusaders 1 <span style="font-style:italic;">et</span> Terror Hawk and Lady Sock 1</span> en pensant à sa valeur éventuelle. Évidemment, on ne peut inonder le marché de produits qui acquéreraient une valeur en vertu de leur rareté: au final, bien de la merde s'est entassée dans les sous-sol de jeunes lecteurs qui n'ont pas fait un sou en se procurant des premiers numéros de séries débiles.<br /><br />En somme, le <span style="font-style:italic;">Action Comics</span> numéro 1 s'est vendu pour un million de dollars principalement parce qu'il est très rare, particulièrement s'il est en bon état, et aussi un peu en raison de son importance historique. Ce qui est foncièrement stupide, toutefois, c'est que l'acheteur de ce <span style="font-style:italic;">comic</span> n'aura pas le loisir de le lire: le sortir de son emballage lui ferait perdre énormément de sa valeur marchande. C'est un artefact qui perd complètement sa fonction lecturale de par son statut de pépite d'or. Quel lecteur qui se respecte voudrait payer cher pour acheter un livre qu'il serait contre-indiqué de lire? Du reste, on peut le lire facilement, il a été ré-imprimé des milliers de fois: on peut d'ailleurs constater à quel point il n'est pas très intéressant...<br /><br /><br />Jetez simplement un coup d'oeil à la couverture: on dirait que Superman est un monstre furieux qui détruit la ville et terrorise les citoyens (du moins si on se fie au visage effrayé du quidam dans le coin inférieur gauche de l'image...)Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-704714017566444102010-02-19T15:11:00.001-08:002010-02-19T15:26:40.168-08:00Bon là ça va faireJ'ai laissé la poussière accumuler sur cet espace virtuel depuis tellement longtemps que j'ai eu le temps de visiter un autre pays (dont j'ai ramené une intégrale de Mafalda en langue originale) avant de penser à réactiver mon compte. <br /><br />Ce qui explique cette longue absence est d'abord le fait que j'ai encore de la difficulté à utiliser le format du blogue correctement. Je me lance toujours dans des grandes envolées qui me prennent un temps à compléter, et disons que dans les derniers mois c'était un investissement de temps inversement proportionnel à la progression de mon mémoire. Maintenant que j'ai complété ce long texte, je me suis dit que je pourrais songer à remettre sur les rails ce projet. <br /><br />Certains de mes collègues universitaires ont des blogues qu'ils utilisent comme terrain de jeu pour leurs recherches. Je pourrais un peu faire de même: à la fois mettre en valeur les textes déjà publiés ailleurs, déposer mes travaux d'école qui ne seraient jamais diffusés autrement et livrer quelques impressions des machins que je lis au passage, au détriment des trucs plus imposant, pressants et compliqués qui jonchent mon bureau. <br /><br />Tiens, par exemple, hier je me suis acheté pour une seconde fois <span style="font-style:italic;">Hicksville</span> de Dylan Horrocks parce que je me suis rappelé que c'est un sérieux candidat pour un travail de fin de session dans un séminaire sur l'altérité (ex-aequo avec le Acme Novelty 17 et Generation X de Douglas Coupland), et au passage je me suis ramassé <span style="font-style:italic;">Born Again</span>, une collection de comics de Daredevil scénarisé par Frank Miller et dessiné par David Mazzucchelli (mais disons qu'on reconnaît le style Miller). J'avais acheté à rabais la version française d'une partie de ce récit il y a plus de 10 ans et, bon, je voulais lire la fin, parce qu'autrement je ne suis pas un grand fan de superhéros. Disons que si le récit n'est pas glorieux, contraintes éditoriales Marvel oblige, la plume est chouette et préfigure le ton roman noir de Miller si bien déployé dans les <span style="font-style:italic;">Sin City</span>. Et Mazzucchelli? On comprend son potentiel, qui s'est révélé encore mieux dans <span style="font-style:italic;">City of Glass</span> et qui atteint son apothéose dans <span style="font-style:italic;">Asterios Polyp</span>. Mais je vous en reparle bientôt.<br /><br />Bon, dans pas trop long je vais mettre en ligne un texte sur l'adaptation de <span style="font-style:italic;">Valse avec Bachir</span> en bande dessinée. En fait, je vais expliquer pourquoi l'adaptation est un peu merdeuse. Et j'ai placé une commande pour l'intégrale d'Alec, le projet autofictionnel d'Eddie Campbell.Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-70552855366898590192009-07-27T20:45:00.000-07:002009-07-27T21:39:33.418-07:00Things to do in San Francisco when you read comics.<div style="text-align: justify; font-family: arial;">(Le titre de cette entrée fait référence à un film que je n'ai pas vu, <span style="font-style: italic;">Things to Do in Denver When You're Dead</span>, mais qui a un titre assez fantastique).
<br />
<br /><meta name="ProgId" content="Word.Document"><meta name="Generator" content="Microsoft Word 11"><meta name="Originator" content="Microsoft Word 11"><link rel="File-List" href="file:///C:%5CUsers%5Cgabriel%5CAppData%5CLocal%5CTemp%5Cmsohtml1%5C01%5Cclip_filelist.xml"><!--[if gte mso 9]><xml> <w:worddocument> <w:view>Normal</w:View> <w:zoom>0</w:Zoom> <w:hyphenationzone>21</w:HyphenationZone> <w:punctuationkerning/> <w:validateagainstschemas/> <w:saveifxmlinvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:ignoremixedcontent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:alwaysshowplaceholdertext>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:compatibility> <w:breakwrappedtables/> <w:snaptogridincell/> <w:wraptextwithpunct/> <w:useasianbreakrules/> <w:dontgrowautofit/> </w:Compatibility> <w:browserlevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:latentstyles deflockedstate="false" latentstylecount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><style> <!-- /* Font Definitions */ @font-face {font-family:Wingdings; panose-1:5 0 0 0 0 0 0 0 0 0; mso-font-charset:2; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:0 268435456 0 0 -2147483648 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent:""; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-fareast-font-family:"Times New Roman";} @page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:72.0pt 90.0pt 72.0pt 90.0pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;} div.Section1 {page:Section1;} /* List Definitions */ @list l0 {mso-list-id:55976238; mso-list-type:hybrid; mso-list-template-ids:62153054 -756645342 202113027 202113029 202113025 202113027 202113029 202113025 202113027 202113029;} @list l0:level1 {mso-level-start-at:0; mso-level-number-format:bullet; mso-level-text:-; mso-level-tab-stop:36.0pt; mso-level-number-position:left; text-indent:-18.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-fareast-font-family:"Times New Roman";} ol {margin-bottom:0cm;} ul {margin-bottom:0cm;} --> </style><!--[if gte mso 10]> <style> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} </style> <![endif]--> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">J’ai récemment passé une semaine à San Francisco, ville tout à fait agréable et magnifique, particulièrement escarpée dans certains des meilleurs quartiers et remplie de librairies en tout genre. J’aime la littérature en général et la bande dessinée en particulier, mais j’ai choisi pour ces vacances de me consacrer à la recherche de livres d’écrivains américains en langue originale, puisque les librairies anglophones usagées ne sont pas légion à Montréal et sont moins fournies que celles de la Californie.</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Toutefois, je n’allais quand même pas ne pas visiter les boutiques de bande dessinée pour autant!</p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">San Francisco est, après tout, un lieu important dans l’histoire de la BD américaine, puisqu’il fut un point de convergence du mouvement <span style="font-style: italic;">Underground</span> (<span style="font-style: italic;">Zap Comix, anyone</span>?). Mon directeur de recherche m’avait d’ailleurs laissé entendre que beaucoup de boutiques dans Haight-Ashbury présentaient encore des vieux <span style="font-style: italic;">comix</span> et des nouveaux romans graphiques dans leurs vitrines, probablement un peu pour commémorer cette période importante de l’histoire du <span style="font-style: italic;">comic art</span> et beaucoup pour vendre aux touristes des « produits locaux ». En fait, ce fut peut-être le cas jusqu’à récemment, mais présentement il n’en est rien : sur Haight, on peut acheter du beau linge cher de <a href="http://www.urbandictionary.com/define.php?term=hipster"><span style="font-style: italic;">hipster</span></a> et beaucoup de T-shirts</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxGbn-VJF3RuE1zxLjXjwnpQebg72WBvwi3WAneA-n6Oz0hVI_aTzo_EYg87NDtJxd5vVb4v-spVHGF5oFgvOZ9D_197y6GBP00dSNKSI66tcPo7-Mm74iaem4WewEeOL1lfSagckg9ReJ/s1600-h/vracSF1+022.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 491px; height: 368px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxGbn-VJF3RuE1zxLjXjwnpQebg72WBvwi3WAneA-n6Oz0hVI_aTzo_EYg87NDtJxd5vVb4v-spVHGF5oFgvOZ9D_197y6GBP00dSNKSI66tcPo7-Mm74iaem4WewEeOL1lfSagckg9ReJ/s320/vracSF1+022.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363353468716382082" border="0" /></a></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">(il faut quand même que je mentionne qu’on pouvait acheter des vieux <span style="font-style: italic;">comix underground</span> dans le fond de cette boutique).</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzctV7W7eODKLgKCr1m97zNczPUbuUmVaFblKoW3jl-p_HIEH_tcRSn8KXUcqVm7PCtCJhvRjljrnrquqQMTcg3tppkaPZKEhYXBzOtCFAW6bnqKzx9CXY5lX-Tsl_HKVYLTT881RDiiPJ/s1600-h/vrac3+033.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 502px; height: 375px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzctV7W7eODKLgKCr1m97zNczPUbuUmVaFblKoW3jl-p_HIEH_tcRSn8KXUcqVm7PCtCJhvRjljrnrquqQMTcg3tppkaPZKEhYXBzOtCFAW6bnqKzx9CXY5lX-Tsl_HKVYLTT881RDiiPJ/s320/vrac3+033.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363354390974623522" border="0" /></a>
<br /></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Pas trop loin de ce « mythique » coin de rue (qui abrite maintenant une boutique RCVA,et un Ben & Jerry’s), je suis tombé sur <a href="http://www.comixexperience.com/"><span style="font-style: italic;">Comix Experience</span></a>, qui serait apparemment le premier établissement du genre dans la ville - et probablement aux États-Unis : le mouvement du <span style="font-style: italic;">direct sale</span> - où les comics ont graduellement cessé d’être principalement vendus dans des kiosques à journaux grâce à l’apparition de boutiques spécialisées - a commencé vers cette époque. La boutique n’est pas très grande, mais assez sympathique, et vend presque à 40% de la BD alternative<span style=""> </span>(en respectant la logique habituelle, soit des super-héros en entrant et des BD plus sérieuses dans le fond). Pas beaucoup de Fanzines, ce qui m’a un peu surpris, et une section spéciale BD homosexuelle, ce qui ne m’a pas étonné.
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgS71uTT_k0kK233ntsZ3hOggbwwH-QPIzxorZI0f9ceTZhvGcaRugFY0GZBzqM6vigF5YjHETZZxYJbz5omLyxMwZHDxCZSd4RGyb1p-XqEHEOfkGbeue6UnswrR7ImyI2NAsGuCrbwpWO/s1600-h/vrac3+064.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 474px; height: 355px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgS71uTT_k0kK233ntsZ3hOggbwwH-QPIzxorZI0f9ceTZhvGcaRugFY0GZBzqM6vigF5YjHETZZxYJbz5omLyxMwZHDxCZSd4RGyb1p-XqEHEOfkGbeue6UnswrR7ImyI2NAsGuCrbwpWO/s320/vrac3+064.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363361126235732594" border="0" /></a></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Dans un quartier un peu moins glamour, et en moins fourni, la boutique <a href="http://www.isotopecomics.com/"><span style="font-style: italic;">Isotope Comics</span></a> est un très beau local, dont la sélection n’est pas spectaculaire et surtout très orientée sur les créatures avec des super-pouvoirs. Quand je suis passé, le tenancier (qui arborait une coupe de cheveux immonde) était en pleine discussion avec un client qui est le prototype de l’amateur de BD débile : apparence de vierge-de-quarante-ans, lunettes immenses, discute des mérites d’un dessinateur et des pouvoirs d’une membre de X-Force avec la même aisance et autant de sérieux. Je me suis sauvé rapidement.
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">La pire expérience est survenue dans le Sunset district. Une amie m’avait informé de la présence de nombreuses librairies usagées sur la rue Irving, juste au sud du Golden gate Park. Après investigation, Y A RIEN PANTOUTE DANS CE COIN LÀ!</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJMQSVbmRjI_U_Cn00KLnL4ReeH_tqxD4EmUEGc2WvKaZiQjIAYg7hHMw0wOh_lorzqZbzeN9CWFYnfkkgotoW1gJtQoXWlo7lLybcMzg9IsJH1cfwIE3II85MOsokSFKjhrqCPT6BmqBW/s1600-h/vrac3+056.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 495px; height: 371px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJMQSVbmRjI_U_Cn00KLnL4ReeH_tqxD4EmUEGc2WvKaZiQjIAYg7hHMw0wOh_lorzqZbzeN9CWFYnfkkgotoW1gJtQoXWlo7lLybcMzg9IsJH1cfwIE3II85MOsokSFKjhrqCPT6BmqBW/s320/vrac3+056.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363361107288741954" border="0" /></a></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">C’est en arrêtant dans un café que j’ai remarqué Amazing Fantasy, une boutique en face qui avait, peinturée en haut de la vitrine, une grosse muraille de Spiderman. J’ai décidé d’aller vérifier, en me disant que mon périple dans ce quartier ennuyeux n’aurait pas été en vain. Quelle déception : à peine pouvait-on trouver quelques copies de<span style="font-style: italic;"> Optic Nerve</span>, deux ou trois titres de <span style="font-style: italic;">Drawn and Quarterly</span> et l’indispensable <span style="font-style: italic;">Maus</span>. En revanche, il y avait des copies dans un état incertain du seizième round de combat entre Hulk et un ennemi ennuyant, réalisé par des artistes moyens, pour la modique somme de 75 dollars</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1tqu028l2vW5sqYkcawHSCBCZpYcYfOULtp0tKPrsQtdFnF37y6hoVX4efR4qpOBTExjTZuqLs8gAVvzAoDMebbzGn6AYS6vkvt-bR_2gYw9hEo9LZxdolmXnCSS2iC8kskgXsUVA16uf/s1600-h/vrac3+055.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 478px; height: 358px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1tqu028l2vW5sqYkcawHSCBCZpYcYfOULtp0tKPrsQtdFnF37y6hoVX4efR4qpOBTExjTZuqLs8gAVvzAoDMebbzGn6AYS6vkvt-bR_2gYw9hEo9LZxdolmXnCSS2iC8kskgXsUVA16uf/s320/vrac3+055.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363357189959609410" border="0" /></a> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Toutefois, pire encore que cette boutique, j’ai découvert dans Castro, le quartier gai, un <span style="font-style: italic;">comic book store</span> qui ne possédait aucune bande dessinée ne mettant pas en vedette des justiciers masqués. Un rêve de geek, un cauchemar pour moi. Pour prouver comment les tenanciers du magasin n’ont rien à faire de mon opinion et de celui de gens qui croient que la bande dessinée est un média qui ne se limite pas à un seul genre narratif, le magasin s’appelle <a href="http://www.whatevercomics.com/"><span style="font-style: italic;">Whatever</span></a>…</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVnXvm4x_PCWIZiAwE7VqCQ0sZUc3PcsURqXGlmD2f9l_gDmtiXc9BFgTXzyJm0MEQVEvsSm8c8CuzijtWP73oYwQLCeHxAXW6BojgD_lNm7moL8MBv4enfKZiggEvcsnorvKutg5ZdFcp/s1600-h/vrac3+110.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 428px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVnXvm4x_PCWIZiAwE7VqCQ0sZUc3PcsURqXGlmD2f9l_gDmtiXc9BFgTXzyJm0MEQVEvsSm8c8CuzijtWP73oYwQLCeHxAXW6BojgD_lNm7moL8MBv4enfKZiggEvcsnorvKutg5ZdFcp/s320/vrac3+110.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363357212148087362" border="0" /></a></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Mais, pour prouver que je ne suis pas de mauvaise foi, je dirais que si j’habitais à San Francisco (ce qui ne devrait jamais se produire, considérant les coûts prohibitifs des loyers), je ferais tous mes achats chez <span style="font-style: italic;">Al’s Comics</span>. Situé sur la rue Market, <span style="font-style: italic;">Al’s Comics</span> vend beaucoup de <span style="font-style: italic;">comic books</span> de super-héros (d’ailleurs je ne blâme aucun des commerces précédemment mentionnés d’en tenir énormément, ça vend beaucoup et il faut payer le loyer prohibitif mentionné plus haut), mais aussi des vieux Archie, des vieux <span style="font-style: italic;">comix underground</span>, des vieux n’importe quoi. La section alternative n’est pas aussi fournie que Drawn and Quarterly (admettez que c’est difficile à surclasser), mais la boutique est très jolie, pleine à craquer, le proprio est avenant et m’aurait même offert de commander une rareté nonobstant le fait qu’il me connaissait depuis 5 minutes, et j’ai failli y acheter une tasse à café de <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> qui change de couleur lorsque remplie d'un liquide chaud.</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvTEfnjwIdkpGJfConHCFVAcdS8-A6bA7ki1Xk_5pQPvivAsllijInzKNYvowB2Cj3AJAzoAM-A3_qbCxLXnGaGHhSgYVtZA5Y80q_tls0I6y1ieUaBtm1rbVuEC2gIP2CkvEt21E1o4A-/s1600-h/vrac3+096.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 424px; height: 317px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvTEfnjwIdkpGJfConHCFVAcdS8-A6bA7ki1Xk_5pQPvivAsllijInzKNYvowB2Cj3AJAzoAM-A3_qbCxLXnGaGHhSgYVtZA5Y80q_tls0I6y1ieUaBtm1rbVuEC2gIP2CkvEt21E1o4A-/s320/vrac3+096.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363357208346780354" border="0" /></a></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Ce qui m’amène à…</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtbnJXnXA6_nShT21csFcxX-egSUQcjunEmKGHfXNldocA0nS-XrZ2AuDqcmw-LB5bbf4L_201-0Jc6Z7qPpXYQodL5YuxYzd2sKI1PmfwcfmLSHvtQLKFq6wBC0s64AMpq-jSSgy2ufX5/s1600-h/vrac3+075.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 386px; height: 514px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtbnJXnXA6_nShT21csFcxX-egSUQcjunEmKGHfXNldocA0nS-XrZ2AuDqcmw-LB5bbf4L_201-0Jc6Z7qPpXYQodL5YuxYzd2sKI1PmfwcfmLSHvtQLKFq6wBC0s64AMpq-jSSgy2ufX5/s320/vrac3+075.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363365405230868498" border="0" /></a></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">… qui est minuscule, à mon grand dam. J’ai quand même pu y admirer des originaux de Herriman (sans retouche, sans surprise), de Eisner (une planche de <span style="font-style: italic;">Spirit</span>, soit une des huit qu’il faisait par semaine, et avec beaucoup de retouches, sans surprise mais quand même impressionnant), de Crumb (vraisemblablement griffonné en 5 minutes sur une feuille mobile, mais tout de même techniquement parfaite, sacré Crumb), et de Schultz (qui était vraiment, vraiment immense, surtout considérant que le vénérable Sir Charles a produit un strip original à chaque jour de sa carrière de plus de 40 ans – en faisant des retouches millimétriques au sourire de Linus, pour la peine).
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Le clou de la collection est arrivé quand j’ai tourné le coin de la première pièce. Ce qui a d’abord frappé mon regard était une immense statue de Rorsach, à l’effigie du personnage dans le film. Je me suis d’abord dit « bienvenue au musée des horreurs », puis…
<br /></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">L’extase.</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Des originaux. Des <span style="font-style: italic;">comics</span> première édition, des sketches de Gibbons, des <span style="font-style: italic;">thumbnails</span>, des planches…</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">L’extase.</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Bon, ce ne sont pas les planches originales les plus saisissantes que j’ai vu dans ma vie, mais comme <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> est dans mon top 10 de bandes dessinées préférées et que j’y ai déjà consacré deux communications de colloque et une conférence – sans parler du chapitre de mémoire qui est en route – le moment était transcendant.</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-indent: -18pt; text-align: justify; font-family: arial;">Après avoir admiré de manière inquiétante ces objets d’art, je me suis dirigé vers l’entrée, où m’attendait mon appareil photo et le sac qui le contenait. Je reproduis l’intégrale de la conversation avec le bénévole du guichet d’accueil :<span style="" lang="EN-CA">
<br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-indent: -18pt; font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;"><span style="" lang="EN-CA">
<br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-indent: -18pt; font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;"><span style="" lang="EN-CA">- Hey, I’m pretty sure we’re not allowed to take pictures in the museum, but you see, I’m writing my master’s paper on Watchmen, so I’d really appreciate it if you’d let me take a couple of pictures of the exhibit.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-indent: -18pt; font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;"><span style="" lang="EN-CA"><span style="">-<span style=";font-size:7;" > </span></span></span><!--[endif]--><span style="" lang="EN-CA">Yeah, but visitors are not allowed to take pictures inside the museum.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-indent: -18pt; font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;">
<br /><span style="" lang="EN-CA"><o:p></o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA">-It would really mean a lot to me. I won’t use my flash.</span></p><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /><span style="" lang="EN-CA"><o:p></o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA">-… Really, we’re not allowed-</span></p><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /><span style="" lang="EN-CA"><o:p></o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA">-Allright, listen, either you let me take those pictures, or there will be blood.</span></p><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /><span style="" lang="EN-CA"><o:p></o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA">-…</span></p><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /><span style="" lang="EN-CA"><o:p></o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA">-…</span></p><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /><span style="" lang="EN-CA"><o:p></o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="font-style: italic; text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA">-…I’ll check with the manager</span></p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /><span style="" lang="EN-CA"><o:p></o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><span style="" lang="EN-CA"><o:p> </o:p></span></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Après un court palabre où le pauvre employé a probablement expliqué à son patron qu’un fou furieux l’avait menacé physiquement, il est venu me donner l’autorisation de prendre des photos qui ne sont vraiment pas glorieuses, mais qui témoignent tout de même du fait que j’ai vécu ce moment extraordinaire :</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgvkUec_OlO5datuLHDtZfBe8SStPTG5UKTyKs6RKUha5SUXHuZz4dUQluY_NNNfZQtl5sk67NoIUvydcIR_6XmUpIXaTfwFVZN0l3cDJhZZ9OWdPxgR1O0t21A_ni4Nqgb1s5ODd7vvwm/s1600-h/vrac3+077.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 480px; height: 359px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgvkUec_OlO5datuLHDtZfBe8SStPTG5UKTyKs6RKUha5SUXHuZz4dUQluY_NNNfZQtl5sk67NoIUvydcIR_6XmUpIXaTfwFVZN0l3cDJhZZ9OWdPxgR1O0t21A_ni4Nqgb1s5ODd7vvwm/s320/vrac3+077.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363357203937507858" border="0" /></a></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Par contre, mon réel coup de cœur de San Fancisco pour les amoureux de bande dessinée est survenu sur la rue Valencia, un espèce d’hybride entre la Main, le plateau et la rue Masson (pour son absence de prétention). Je flânais tranquillement à la recherche de rien en particulier quand je me suis retourné dans raison et ai spontanément crié dans ma tête OH SHIT UN CHRIS WARE :</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0qiW0bL1dqNKJyZC9EJtTGBOSqcZCNUd59hs5I6KJtRfA2Ia85Lhd5VTvg_oBmok6mAzwm9apgETOn0cyxpDDexhpXuE0nTq-QGWZqj9Z2lGg10Lu8qCj7L3RgkmaDpYhyphenhyphendz4bYpWWT51/s1600-h/vracSF1+047.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 562px; height: 420px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0qiW0bL1dqNKJyZC9EJtTGBOSqcZCNUd59hs5I6KJtRfA2Ia85Lhd5VTvg_oBmok6mAzwm9apgETOn0cyxpDDexhpXuE0nTq-QGWZqj9Z2lGg10Lu8qCj7L3RgkmaDpYhyphenhyphendz4bYpWWT51/s320/vracSF1+047.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363361111937783522" border="0" /></a></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Après vérification plus détaillée, ce n’était pas un Chris Ware original, parce que Chris Ware travaille bien sur des grandes surfaces (pour de la bande dessinée), mais il aboutit quand même à des résultats qui doivent être lus avec une loupe. Il est donc évident que Chris Ware aurait pris autant de temps à réaliser cette murale que Michel-Ange a pris de temps pour peindre la voûte de la chapelle Sixtine, et à mon avis, on aurait dû considérer avec la même révérence cet accomplissement artistique. Après vérification, il s’agit en fait d’une reproduction du quatrième de couverture de <span style="font-style: italic;">Quimby the Mouse</span>. Et même si ce n’est pas l’original, n’est-ce pas fantastique?</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">En somme, même si San Francisco propose surtout des boutiques de bande dessinée desservant une clientèle férue de super-héros, on peut se trouver de la BD de qualité dans cette ville, et je ne mentionne même pas les sections « comics and graphic novels » des librairies usagées, remplies avec goût et connaissance de la production contemporaine. Dans quelle autre ville pourrait-on trouver des fanatiques prêts à rivaliser en acharnement avec la méticulosité de Chris Ware afin de reproduire son travail? Dans quelle autre ville peut-on trouver une boutique de design graphique où on vend l’édition anglaise de <span style="font-style: italic;">Nicolas</span>?</p><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">
<br /></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEJ64LhnB849imEUAWYZzUBIvI5AKRJvZQEBnOzRkjl6txr2g-tGCvwQdieD21q_2CnqxAnjRFWiQ6INK30XGFfr7VXGximsb6Xz15gQYuPL30z3egSnprF0Z2gRcE5u4vF0iME3o6Vl-o/s1600-h/vracSF1+048.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 474px; height: 355px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEJ64LhnB849imEUAWYZzUBIvI5AKRJvZQEBnOzRkjl6txr2g-tGCvwQdieD21q_2CnqxAnjRFWiQ6INK30XGFfr7VXGximsb6Xz15gQYuPL30z3egSnprF0Z2gRcE5u4vF0iME3o6Vl-o/s320/vracSF1+048.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5363361119888086306" border="0" /></a></div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><div style="text-align: justify; font-family: arial;"> </div><p style="text-align: justify; font-family: arial;" class="MsoNormal">Réponse : je ne sais pas, je ne voyage pas beaucoup, mais je répondrais New York à tout hasard.
<br /></p>Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-22204225208590802482009-06-10T17:21:00.001-07:002009-06-10T18:18:53.222-07:00Manque d'imaginationJ'ai lu récemment une entrevue avec Alan Moore (dans le magazine <span style="font-style: italic;">Bang</span>!, numéro 5, 2004) où celui-ci, à un certain moment, déplore le manque d'imagination dont ont fait preuve les créateurs - et scénaristes subséquents - de récits de super-héros, qui ont ressassé les mêmes propos et situations narratives jusqu'à créer, en un laps de temps assez court, un bassin immense de clichés éculés et exploités jusqu'à en extraite toute saveur. La fadeur règne en maître dans le monde du <span style="font-style: italic;">comics</span> de super-héros.<br /><br />Les exceptions à la règle sont très rares, et sont rapidement devenus emblématiques: <span style="font-style: italic;">Watchmen, The Dark Knight Returns, Arkham Asylum, The Killing Joke, Kingdom Come</span>... et j'en passe, bien évidemment, mais j'insiste sur la notion d'exception qui fait de ces oeuvres des classiques au milieu d'un océan de mièvrerie.<br /><br />J'ai fait la ronde des colloques depuis le début de l'année en abordant <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> et <span style="font-style: italic;">The Dark Knight Returns</span>. Voici ce qui peut en ressortir rapidement : <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> est exceptionnel parce qu'il s'efforce de sortir des contraintes et barèmes du genre de super-héros jusqu'à en faire un drame psychologique avec des personnages principaux de justiciers masqués (pour faire simple), et dont l'analyse soutenue déborde rapidement des limites du genre (parce qu'étudier la figure du livre, l'utopie ou la menace nucléaire est plus intéressant que d'étudier le statut du super-héros dans cette oeuvre). Le Comics Code a tellement réussi à aseptiser le comics de super-héros que dans le dernier chapitre de <span style="font-style: italic;">The Dark Knight Returns</span>, lorsque Batman fout une droite à Superman, on assiste à un moment d'une telle subversivité qu'en comparaison, mettre une image de pornographie scabreuse aurait probablement été moins offensant, tellement l'idée que Batman puisse vouloir mettre son poing sur la gueule de Superman paraissait invraisemblable et choquante.<br /><br />Les quelques récits moindrement intéressants publiés par la suite ont voulu reprendre ce qui paraissait naïvement faire le bonheur de ces oeuvres: offrir un traitement plus profond des personnages, ce qui s'est trop souvent traduit par un récit où le personnage principal se transforme en enfoiré aux prises avec des problèmes internes graves. Désolé, mais la surenchère de Miller et l'expansion de Moore et Gibbons étaient des innovations, qu'il était impossible de rééditer et péremptoire de vouloir dépasser.<br /><br />Je ne voudrais pas dénigrer l'ensemble du genre de super-héros par cette affirmation. Je ne pense pas, de toute manière, que les lecteurs de comics de Marvel, DC et leurs semblables sont à la recherche de grande littérature lorsqu'ils se farcissent les aventures des X-Men ou de Superman à chaque semaine. Je regarde des films d'action et beaucoup de sport à la télévision, et je ne me fais pas croire que je m'adonne à une grande activité culturelle et intellectuelle lorsque je le fais. Il en va de même pour les lecteurs de <span style="font-style: italic;">comics mainstream</span>, et je n'en ferai pas tout un plat.<br /><br />Ce qui est plus problématique, c'est que la totalité de la BD américaine est associée à la production de récits de super-héros, généralisation compréhensible puisque la vaste majorité de ce qui est en kiosque, et connu du public, confirme cette opinion hâtive. Et comme je me suis mérité à mon insu le titre de "spécialiste de la bédé américaine" récemment, je vis mal avec le fait que cette BD soit assimilée automatiquement à une production pauvre du point de vue littéraire.<br /><br />La BD américaine, c'est aussi <span style="font-style: italic;">Black Hole, It's A Good Life If You Don't Weaken, David Boring, Optic Nerve, Love's Savage Fury, Love and Rockets</span>, et j'en passe... Mais ça, il faut l'expliquer en long et en large, convaincre son auditoire et surtout, insister sur le fait que la BD américaine n'est pas que du combat en costumes de couleurs éclatantes...<br /><br />Si je tenais absolument à ne pas être assimilé à la BD de super-héros, me direz-vous, j'aurais probablement pu choisir de ne pas aborder Watchmen et DRK dans mes communications. Et je ne pourrais que me défendre en répondant que:<br /><br />1-<span style="font-style: italic;">Dark Knight</span> <span style="font-style: italic;">Returns</span>, je l'ai abordé dans un colloque sur la violence, où c'était extrêmement pertinent de le faire, d'autant plus que je mesurais l'oeuvre de Miller à l'aune de l'histoire éditoriale de la BD de super-héros américaine<br />2- <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> est une oeuvre inépuisable, qui peut se relire au moins 10 fois sans s'en lasser, ce qui ne nuit pas quand on compte écrire un mémoire dessus. De plus, c'est un incontournable, un passage obligé et une grande oeuvre qui légitime à elle seule le statut d'art que se mérite de plein droit la bande dessinée.<br />3- Je ne me plaindrai jamais d'avoir à lire ces deux oeuvres, et je ne regrette pas d'avoir une culture limitée mais respectable du genre de super-héros.<br /><br />(Ceci dit, j'ai un plan quinquennal et au delà qui m'amènera tôt ou tard à aborder les autres oeuvres mentionnées plus haut.)<br /><br />Malgré tout, je ne pense pas que je pourrais continuer à trairer de la BD de super-héros très longtemps. Le concept qui en est la prémisse peut permettre des réflexions pertinentes mais pas à l'infini, et du reste, c'est vrai aussi du point de vue de la création que de l'analyse. Il y a des limites à l'imagination.<br /><br />*************<br /><br />Il s'est récemment publié un essai philosophique autour du concept de super-héros. Ce livre (que je lirai probablement un jour) doit être aussi intéressant que la vaste majorité de l'art conceptuel: fascinant lorsqu'on se met à réfléchir autour de l'oeuvre, mais pratiquement une punition quand on doit l'aborder au niveau formel. À la place de l'auteur, je me serais rapidement lassé de lire des aventures de Captain America et je serais rapidement retourné à Platon...Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-16039673840241700392009-04-07T15:20:00.000-07:002009-04-07T15:55:39.429-07:00Zack Snyder ne mérite pas la mort (mais il devrait s'occuper à autre chose)Ai finalement vu, un peu contre mon gré et sous prétexte d'intégrité professionnelle, <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> le film. Contrairement à ce que je proclamais jusqu'à récemment, je ne suis pas sorti de la salle en voulant tuer tout le monde. On s'entend: je n'ai pas adoré, mais je n'ai pas trouvé que ce film était la pire adaptation de tous les temps.<br /><br />Je dois concéder quelques points à Zack Snyder: il a créé un univers visuel des plus saisissants, et il sait tourner des scènes d'actions. Celles-ci sont carrément exagérées dans <span style="font-style: italic;">Watchmen</span>, et même déplacées en égard du récit original (qui ne faisait rien pour insister sur la baston).<br /><br />Quelques gros problèmes, par contre : une des grandes forces de <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> était d'intégrer de manière très habile plusieurs trames narratives. Snyder s'est résout à ne pas toutes les présenter dans son film (qui dure déjà un bon 3 heures, alors on peut comprendre). D'ailleurs, même en se "contentant" de la trame narrative principale, Snyder a coupé dans le gras, et le rythme du film est si soutenu qu'on se fait bombarder d'informations à un rythme indigeste. Pas certain que quelqu'un qui n'a pas lu le roman graphique peut tout comprendre au premier visionnement.<br /><br />Ceci m'amène donc à me (re)poser la question: pourquoi avoir adapté cette oeuvre en film? Le roman graphique est génial à bien des égards, notamment parce qu'il est extrêmement dense (mais plus digeste parce qu'on peut ajuster son rythme de lecture et emmagasiner les informations plus aisément), qu'il entrecroise des trames narratives en apparence indépendantes mais inextricablement liées au final, et parce qu'il opère un bouleversement du récit de super-héros (et même de la manière dont le récit de super-héros est présenté, soit avec une faible proportion d'action et de combats). Si, pour en faire un film, on doit larguer ces éléments de première importance, soit en balançant en rafale la principale trame narrative et en exagérant les scènes d'action pour combler un public qui s'attend à voir un film de super-héros, l'exercice semble assez vain.<br /><br />Il y a quand même des moments vachement intéressants. Le film en vaut la peine pour les initiés, ne serait-ce que pour le générique d'ouverture, qui aligne les ralentis permettant de mettre en place l'univers uchronique de <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> sur fond sonore de Bob Dylan. Apparence aussi que la version DVD fera quatre heures, et que le montage distendu donne moins l'impression d'avoir charcuté le récit.<br /><br />Je pense quand même que les prix à payer pour transposer le roman graphique en film était trop élevé pour que l'exercice en vaille la peine. Surtout si au passage la fin subit une altération assez importante pour sembler ridicule quand on y repense, et qu'on doive de la sorte laisser de côté des aspect importants de l'oeuvre originale (soit la réflexion autour de l'utopie, et le rapport au pouvoir de la figure de texte imprimé, dont l'absence dans le film fait perdre beaucoup d'impact à la scène finale).<br /><br />Ceci dit, Zack Snyder peut faire de bons films, s'il renonce à s'attaquer à de grandes oeuvres au propos chargé. Il devrait mieux s'en tirer avec les films de kung-fu qu'avec les drames psychologiques (ce qui, à bien y penser, décrit presque mieux Watchmen que tout autre tentative de classement dans un genre).Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-18314223380184588502009-02-19T05:17:00.000-08:002009-02-19T05:42:13.800-08:00Le paradoxe de ZénonCelui où une flèche est lancée vers sa cible, franchit la moitié de l'espace entre son point de départ et sa cible, puis la moitié de cette moitié, puis la moitié de cette moitié, puis la moitié de cette moitié, ainsi de suite...<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmsS_X_u7YT_NHJPSHCBZlNCe7AyZPMmx3Mo104Gpz_cxVQDNuwwlla5HEV7iYB5NOo47kOBkKt-PO-Cr0yFAHxKb0QzdEM-ZNiYKT0lJRaYmoflXqzoIdpuO9UdGUc3eL5HEU4s31zYnD/s1600-h/ttpextrait.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 400px; height: 205px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmsS_X_u7YT_NHJPSHCBZlNCe7AyZPMmx3Mo104Gpz_cxVQDNuwwlla5HEV7iYB5NOo47kOBkKt-PO-Cr0yFAHxKb0QzdEM-ZNiYKT0lJRaYmoflXqzoIdpuO9UdGUc3eL5HEU4s31zYnD/s400/ttpextrait.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5304502966063446226" border="0" /></a><br />Je me sens en plein là-dedans avec la communication que je prépare en ce moment: je pense que j'ai presque fini, je fais relire, ah non faut que tu changes ça, puis je fais relire, ça y est presque mais faut que tu resserres ta structures, puis je retravaille, ah merde va falloir que je fasses un powerpoint...<br /><br />L'ai toujours trouvé niaiseux ce paradoxe là, mais apparemment, il est bien réel dans certaines situations.<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEierTi18eHHxN17GHKyo7YeOvhlAeVhs4IJY8g4jGEUfjsSUxwKvLyvI5sPxma8Oxw5ZrmBrt8JUY5Mq6dyiiTcvTLYWOstxqSUP8Yib75_QgFYWmYrKCWYvUN-Xf1DDjM9tzcOVNb_t60T/s1600-h/three+Paradoxes.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 250px; height: 338px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEierTi18eHHxN17GHKyo7YeOvhlAeVhs4IJY8g4jGEUfjsSUxwKvLyvI5sPxma8Oxw5ZrmBrt8JUY5Mq6dyiiTcvTLYWOstxqSUP8Yib75_QgFYWmYrKCWYvUN-Xf1DDjM9tzcOVNb_t60T/s400/three+Paradoxes.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5304503197710689234" border="0" /></a><br /><br />Je vais en profiter pour vous recommander chaudement The Three Paradoxes, de Paul Horschemeier, publié chez Fantagraphics (mais je sais qu'il a aussi été traduit). Objet assez difficile à décrire, où plusieurs niveaux narratifs (et styles graphiques) s'entremêlent et se répondent. Horschemeier est un as de l'expérimentation formelle et de la polyvalence du dessin, mais là où c'était très amusant et éclaté dans Let Us Be Perfectly Clear (également chez Fantagraphics) sans toutefois être complètement parachevé, TTP est parfaitement maîtrisé, et supporte autant qu'il suppose de nombreuses lectures pour être vraiment bien compris.Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-75357340818599814562009-02-02T17:01:00.000-08:002009-02-02T17:20:06.534-08:00Je l'ai donc pas l'affaire pour trouver des titres pour des articlesJe vous invite chaleureusement à aller visiter <a href="http://salondouble.contemporain.info/">Salon Double</a>, une revue en ligne portant sur la littérature contemporaine. Avec une posture éditoriale oscillant entre la prise de position et la critique littéraire, SD propose des "lectures" plutôt que des articles, ce qui permet de traiter d'un ouvrage qui a paru intéressant à quelqu'un sans être obligé de mettre 35 citations à l'appui.<br /><br />Je connais assez bien les gens derrière SD, et je leur fait une confiance aveugle pour ce qui est d'administer un tel projet (ma confiance aveugle s'arrête là, puisque je ne sais pas dans quelle mesure je goûterais à leur cuisine à l'aveugle sur la simple base de leus qualités de littéraires). En plus, les administratrices m'ont assez fait confiance pour me permettre de publier une <a href="http://salondouble.contemporain.info/lecture/64">lecture sur une BD</a>!<br /><br />Disons que mon premier jet était tellement mauvais que la lettre de réponse était une merveille de rhétorique, alliant une politesse digne des nobles avec un arrière-goût de "si tu nous renvoies un pareil torchon, on va aller tuer tes chats avant de brûler tes bibliothèques). Le résultat final est en ligne et le titre de ma lecture est horrible. mais c'est rien si on compare avec celles qui s'en viennent, qui porteront les titres: <span style="font-weight: bold;">De la mort du rêve américain et d'autres bagnoles bonnes pour la casse</span> (sur <span style="font-style: italic;">Abandoned</span> <span style="font-style: italic;">Cars</span> de Tim Lane) et <span style="font-weight: bold;">La paralittérature à la défense de la bande dessinée à la défense de la paralittérature</span> (sur <span style="font-style: italic;">Acme Novelty</span> numéro 19 de Chris Ware).Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-71584783413082289712009-01-10T09:37:00.000-08:002009-01-10T09:55:37.528-08:00Arrivage<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6CZ81LlKjnQg6nXuaO0rNrrpi5jxKfdCzbmEVfh5a4sz9aXIdT1dLVcLVB4_lJ9VDfb0DZqMnIILtKTODyCfHtBTLuh_nqw3TALLAH4Vo7YTH6vUqRgdohffb6VclE3_bqYdrOrXgxjK5/s1600-h/1199882685.contre_bd.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 223px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6CZ81LlKjnQg6nXuaO0rNrrpi5jxKfdCzbmEVfh5a4sz9aXIdT1dLVcLVB4_lJ9VDfb0DZqMnIILtKTODyCfHtBTLuh_nqw3TALLAH4Vo7YTH6vUqRgdohffb6VclE3_bqYdrOrXgxjK5/s320/1199882685.contre_bd.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5289725224993849762" border="0" /></a><br /><br />Deux bonnes choses se sont produites pour moi, une qui ajoutera un peu de poids à ma réflexion et l'autre qui pourrait ajouter beaucoup de poids aux rangées de mes bibliothèques.<br /><br />Première chose: j'ai finalement reçu <span style="font-style: italic;">Contre la bande dessinée</span>, de Jochen Gerner. C'est un truc assez étrange publié chez L'association. Un espèce de montage de petits dessins et de citations, autour du thème de la BD, évidemment. Je ne me rappelle plus du tout d'où je tiens mon appréciation pour Gerner, mais le bouquin a l'air chouette, et ça devrait alimenter mes réflexions sur les liens entre texte et image, question qui deviendra très importante dans ma vie plus tard, soit quand j'y consacrerai le temps nécessaire à la rédaction d'une thèse. <br /><br />(petite parenthèse: un pote m'a bien fait rire l'autre jour, en lancant l'affirmation suivante: "Ils donnent des doctorats à n'importe qui aujourd'hui. Faut juste se présenter au rendez-vous qu'ils te donnent, parler pendant 30 minutes à quatre personnes, et ne pas pleurer. Bon, pour avoir le rendez-vous, faut avoir écrit 400 pages sur un sujet quelconque, mais après ça c'est dans la poche.")<br /><br />J'attendais depuis tellement longtemps le bouquin que je ne l'attendais plus. Ça fait sérieusement 6 mois que je l'ai commandé. C'est comme ça quand tu fais venir un livre des Europes. Je me rappelle la première fois où j'ai voulu faire venir un livre de France, après avoir demandé à quel genre de délai je devais m'attendre, le commis m'a répondu<br /><br />-Entre trois semaines et six mois...<br />-...Quoi?<br />-Oui, ça dépend si ils vont avoir le temps de le mettre dans le prochain bateau.<br /><br />Et il était sérieux!<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiR_Zcx9erJCzFoWngUyUtjueiFae2i9ZmAEpK785gvQKRGlIUT0VgQ9mlCuDbF7jXz5JE9EsDPC8P3TyItmnaZ0-xJ482Bb5zl194_oeXmyo_RAITePX5wfFEA62tieH17YJ9DQr6QhJCX/s1600-h/a4888e9a0ac0eb.png"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 135px; height: 188px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiR_Zcx9erJCzFoWngUyUtjueiFae2i9ZmAEpK785gvQKRGlIUT0VgQ9mlCuDbF7jXz5JE9EsDPC8P3TyItmnaZ0-xJ482Bb5zl194_oeXmyo_RAITePX5wfFEA62tieH17YJ9DQr6QhJCX/s320/a4888e9a0ac0eb.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5289724916619741330" border="0" /></a><br />Deuxième chose: je semble finalement avoir été placé sur la liste de presse de Drawn and Quarterly, suite à mes multiples demandes auprès de la responsable des relations médias de cet excellent éditeur montréalais. Bon, ma première BD reçue en provenance d'eux est la traduction en anglais de <span style="font-style: italic;">Nicolas</span> de Pascal Girard, qui est vraiment bon mais que j'ai déjà en français. La différence entre les deux éditions, outre la langue, est que la couverture du Nicolas de D+Q est brune. <span style="font-style: italic;">That's it</span>. Je vous mentionne quand même que le lancement aura lieu le 20 janvier à la librairie D+Q, située au 221 Bernand Ouest dans le mile-end, avec les gens qui puent parfois. C'est peut-être 211 Bernand, mais anyways ça fait une différence de 15 pas dans un sens ou l'autre.<br /><br />La bonne nouvelle, c'est que je pourrais me mettre à recevoir les nouveautés de D+Q, ce qui me sauverait beaucoup d'argent puisque j'achète presque toutes leurs parutions... Reste à voir où je vais les placer dans ma chambre...Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-28384614081792689372009-01-02T14:33:00.000-08:002009-01-02T14:57:41.477-08:00Quis custodiet ipsos custodesJ'ai fini il y a environ une heure de lire, pour une deuxième fois seulement, <span style="font-style: italic;">Watchmen</span>, qui va être disséqué par mes soins dans les prochains mois, occupera une partie important de mon mémoire de maîtrise, et qui est possiblement la meilleure bande dessinée de tous les temps (ou en tout cas dans le top 5, peu importe mes humeurs du jour).<br /><br /><span style="font-style: italic;">Watchmen</span>, c'est la bande dessinée de-super-héros-qui-n'est-pas-vraiment-une-bande-dessinée-de-super-héros, le roman-graphique-qui-a-pas-porté-ce-nom-là-en-partant-mais-qui-est-devenu-le-roman-graphique-le-plus-important.<br />C'est la BD qui a mérité un prix de littérature (le Hugo) avant même que <span style="font-style: italic;">Maus</span> soit nominé pour un Pulitzer. Et, au risque de me répéter, c'est la meilleure bande dessinée de tous les temps.<br /><br />Quand des gens non-initiés au 9e art me demandent des suggestions de BD (ce qui arrive très souvent), je commence généralement par des trucs plus mainstream et récents: <span style="font-style: italic;">Shenzen</span> et <span style="font-style: italic;">Pyongyang </span>de Guy Delisle, <span style="font-style: italic;">City of Glass</span> (parce que glisser le nom de Paul Auster dans une phrase, ça en jette...) <span style="font-style: italic;">Quelques Pelures</span> de Jimmy Beaulieu, du Dan Clowes, Blankets de Craig Thompson, du Tomine aussi. J'ai déjà dit à quelqu'un de lire <span style="font-style: italic;">Persépolis</span>, mais je le regrette. mais je ne suggère jamais ce qui sont pourtant deux de mes BD préférées, soit <span style="font-style: italic;">Jimmy Corrigan</span> et <span style="font-style: italic;">Watchmen</span>.<br /><br /><span style="font-style: italic;">Jimmy Corrigan</span>, quiconque l'a lu (ou s'est essayé) sait que c'est une lecture très exigeante, et complètement décourageante pour les débutants. En plus, faut vraiment accepter de s'arracher les yeux pour en venir à bout. Ou s'acheter une loupe.<br /><br />Dans le cas de <span style="font-style: italic;">Watchmen</span>, c'est que c'est un peu plus gênant d'en parler en public... Déjà que je dois affronter le scepticisme des gens à qui j'apprends que je fais une maîtrise en études littéraires sur la BD, leur dire d'aller lire une BD avec des personnages costumés, disons que ça n'aiderait pas mes chances d'être convaincant... Le dessinateur, Dave Gibbons, fait du bon boulot, mais dessine comme un dessinateur de <span style="font-style: italic;">comicbooks</span> de super-héros, ce qui est parfaitement logique et conséquent avec <span style="font-style: italic;">Watchmen</span>. Quand on le feuillette, <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> ne semble pas se distinguer de n'importe quel X-Men ou She-Hulk.<br /><br />Mais <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> n'est pas que pour les <span style="font-style: italic;">fanboys</span>. Il est évident que les lecteurs ayant déjà trempé dans les univers de super-héros pourront mieux comprendre les allusions aux univers de Marvel et DC, mais même quelqu'un qui ne sait pas comment Spider-Man a obtenu ses super-pouvoirs et qui persévère jusqu'au 3e chapitre de <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> comprend rapidement que nous sommes loin de l'univers manichéen et boniche des aventures pour enfants. <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> déconstruit la figure du super-héros plus savamment et finement que ne l'a fait Frank Miller en faisant de Batman un psychopathe sadique et fasciste dans <span style="font-style: italic;">The Dark Knight Returns</span>.<br /><br />En fait, <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> propose une lecture tellement riche que je vais en traiter dans trois communications différentes d'ici le mois de juin: à l'aune de l'utopie, de la figure du livre et de la violence. Et il en resterait encore beaucoup à dire.<br /><br />En terminant, la citation en latin qui fait office de titre à mon blogue est celle qui se trouvait en épigraphe de la Commission Tower de 1987, qui a essayé de tirer au clair l'affaire Contra dans laquelle Ronald Reagan a trempé. Elle est reprise en <span style="font-style: italic;">excipit</span> de <span style="font-style: italic;">Watchmen</span>, et fournit elle-même une des questions fondamentales posées par l'ouvrage, qui déborde les limites de l'univers créé par Alan Moore et Dave Gibbons, à laquelle nous devrions essayer de répondre plus souvent:<br /><br /><span style="font-weight: bold;">WHO WATCHES THE WATCHMEN?</span><br /><br />(avant que vous ne me le demandiez, je suis plus convaincu du fait que l'adaptation de <span style="font-style: italic;">Watchmen</span> en film faite par Zack Snyder, le réalisateur de <span style="font-style: italic;">300</span> - quel défi! - sera LA PIRE ADAPTATION DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ que je suis convaincu de ma propre existence)Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-90315106467977857192008-11-27T14:54:00.000-08:002008-11-27T15:12:44.063-08:00Les petits géants de la BDQ et les étranges créatures du Mile-EndJimmy Beaulieu est (je crois) l'architecte de la collection Colosse, des petits ouvrages tout à fait sympathiques et qui, par leur édition très maison de feuilles pliées et brochées, font penser à la vague du DIY des années 80. Ceux et celles qui aiment les beaux livres seront déçus, mais il ne faut pas juger un livre par sa couverture, d'après ce qu'on dit dans les pages roses. On annonce toutefois que les prochains Colosse seront reliés par des Allemands (?).<br /><br />Les Colosse que je possède ne sont pas nécessairement très narratifs, ce qui peut irriter les gens comme moi qui préfèrent le récit au recueil d'illustrations, mais ça vaut quand même la peine d'y jeter un coup d'oeil.<br /><br />Je vous en parle parce que quatre nouveaux colosses vont être lancés prochainement, et seront tous disponible au prochain Expozine de Montréal. Si vous ne connaissez pas Expozine, c'est bien dommage et vous pourrez bientôt corriger la situation, puisque la prochaine édition aura lieu dans pas long. Voici les infos officielles:<br /><br /><blockquote></blockquote>Expozine aura lieu samedi et dimanche, 29 et 30 novembre 2008, de 12h à 18h, au 5035, rue Saint-Dominique [<a href="http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&geocode=&q=5035+St-Dominique&sll=45.518146,-73.58158&sspn=0.009472,0.007746&ie=UTF8&ll=45.523322,-73.591812&spn=0.009471,0.007746&t=h&z=16&iwloc=addr" title="Google Maps">carte</a>] (Église Saint-Enfant Jésus, entre Laurier et Saint-Joseph, près du métro Laurier). Entrée gratuite.<br /><br /><span style="font-style: italic;">There you go</span>. C'est une belle occasion de découvrir des artistes locaux qui font du bon et très beau travail. je préfère vous avertir, Expozine est peuplé d'étranges créatures du Mile-End qui ont tous un air blasé style "Emo sans make-up" et qui s'habillent avec un mauvais goût prononcé, spectaculaire et parfois offensant. <s>C'est à croire qu'ils le font par exprès<o:p></o:p></s> Il faut vraiment faire un gros effort pour s'habiller aussi mal, je suis partagé entre l'envie de les féliciter pour le look particulièrement horrible qu'ils présent à chaque sortie et la tentation irrépressible de leur vomir dessus. En fait plus j'y pense et plus les hipsters ressemblent à Paris Hilton.<br /><br />Vous voulez en savoir plus sur les prochains Colosse? Allez sur leur blogue, il est dans mes liens.<br /><br />Vous voulez en savoir plus sur la population du Mile-End? Bonne chance, je vous aurai prévenuComicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-61267790853091906722008-11-20T16:20:00.000-08:002008-11-20T16:50:27.237-08:00The irony of it allJ'ai sorti de mon armoire ma vieille imprimante, vide d'encre mais qui scanne pas trop mal, ce qui va faire en sorte que mon choix d'images (et de billets subséquents) ne se limitera plus à la galerie Google Images.<br /><br />(NDLR : J'ai écrit "armoire" plutôt que "garde-robe", parce que j'ai aucune robe dans mon armoire, d'ailleurs si j'en avais elle essaieraient probablement pas de se sauver alors je les garderais pas à l'abri, non mais des fois quand même).<br /><br />Pour inaugurer une nouvelle ère de numérisation, je vous fais partager deux planches très dépouillées, gracieuseté de Kevin Huizenga, qui ont tapissé la porte d'entrée de ma chambre pendant la première année de ma vie en appartement. Elle ne constituent certes pas le point culminant dans la carrière de Huizenga et ne mériteraient pas que j'en fasse un tel cas, si ce n'est de leur délicieuse candeur, de leur modestie et surtout, de leur position idéologique prônant l'humilité et le cynisme.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFix4wC-dBgPbqgJ3_2grsYASPFyn1rYmQeGwyarb6c3eXV6YF-gszb6y8O4dG6WruAnIzmllrWjVt6S3mGLyQSSASmtKteDM2QzYxpXjy2vZ7VgdP9KFd4WFcLVmYYbRpAo9B-n5mshyphenhyphen1/s1600-h/ironyofitall1.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 293px; height: 376px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFix4wC-dBgPbqgJ3_2grsYASPFyn1rYmQeGwyarb6c3eXV6YF-gszb6y8O4dG6WruAnIzmllrWjVt6S3mGLyQSSASmtKteDM2QzYxpXjy2vZ7VgdP9KFd4WFcLVmYYbRpAo9B-n5mshyphenhyphen1/s320/ironyofitall1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5270904503711428066" border="0" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikd2CUd1jVa4a9n9vqPk2ud3x4rQUFEE85ZEeT-724kLFBaXpIgAIo1eg0aBjWhK0Tz7e7ff7XFg6yWQzMURRX5P90i8TkawX_YkN8ACXG2tqjbKKn0HzNmDUCWyn1vT8e1zZn5bW8DjH2/s1600-h/ironyofitall2.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 284px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikd2CUd1jVa4a9n9vqPk2ud3x4rQUFEE85ZEeT-724kLFBaXpIgAIo1eg0aBjWhK0Tz7e7ff7XFg6yWQzMURRX5P90i8TkawX_YkN8ACXG2tqjbKKn0HzNmDUCWyn1vT8e1zZn5bW8DjH2/s320/ironyofitall2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5270904729838226386" border="0" /></a><br />Même sans le contexte préalable du récit, ces deux planches gardent toute leur résonnance. Oui, on pourrait penser que Huizenga y dénonce une certaine hypocrisie (tapisser son fond d'écran<br /> par un beau paysage bucolique a effectivement quelque chose de confondant). Je crois plutôt que cette observation amusante rejoint les impulsions créatives de Huizenga, soit de déceler dans l'ordinaire ce qui permet d'y dévoiler les aspects contradictoires de la nature <span style="font-style: italic;">humaine</span>.<br /><br />Devant une telle démonstration, soulève son lot de réflexions, la conclusion pourrait laisser pexplexe: est-ce que l'humain ne fait pas ce qu'il dit, est-ce que malgré ses bonnes intentions, l'humain ne cannibalisera-t-il pas la planète jusqu'à plus soif? La réponse de Huizenga est qu'il est un peu présomptueux d'apporter des réponses à ces questions; dans le moment, et pour le mieux, me permets-je d'ajouter, vaut mieux en rire.<br /><br />(c'est pas pour rien que ça s'appelle des comics!)Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-90985763068729097372008-11-01T09:48:00.000-07:002008-11-01T10:53:47.249-07:00Quand un fanboy fait un essai historique<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1ReIvVCkWjMwNJVlzDxEN_3S4zHUrANfM4bdFczj731AbCQPsB6gL2OEvcTnZ4VzT_B8-PohJmgW2AhKonIlsorGkoL9Uf7sYkdzkobm6WjV817NfdMQf6RQpjiOOKRltRmHZ7bo6K8Tp/s1600-h/comix.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 240px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1ReIvVCkWjMwNJVlzDxEN_3S4zHUrANfM4bdFczj731AbCQPsB6gL2OEvcTnZ4VzT_B8-PohJmgW2AhKonIlsorGkoL9Uf7sYkdzkobm6WjV817NfdMQf6RQpjiOOKRltRmHZ7bo6K8Tp/s320/comix.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5263747172602075202" border="0" /></a><br /><br />Hier soir, j'ai fini de lire un essai sur la bande dessinée aux États-Unis (<span style="font-style: italic;">Comix, A History of Comic Books in America</span>, par Les Daniels) qui m'a assez amusé. Le type a écrit son bouquin en 1971, soit environ en plein milieu de la grande époque du Comix Underground, et bien avant l'avènement du <span style="font-style: italic;">graphic novel</span>. En fait, l'essai est composé de chapitres de huit pages sur plusieurs périodes historiques (<span style="font-style: italic;">comic strips,</span> premiers <span style="font-style: italic;">comic books</span>, la révolution E.C., la révolution Marvel, etc.) accompagnés de plusieurs pages reproduisant certaines des séries que l'auteur évoque (malheureusement, la qualité de reproduction est si médiocre que la lecture de ces archives est pénible et j'ai sauté par-dessus ces sections).<br /><br />Ce qui est intéressant de cet essai, du point de vue d'un chercheur, amateur et lecteur de plusieurs essais historiques sur la BD, est le regard particulier que l'auteur porte sur les différentes séries de BD en tenant compte de l'époque où il a écrit son bouquin. Dans la section sur les <span style="font-style: italic;">comic strips</span>, Daniels fait grand cas de séries qui sont maintenant tombées dans l'oubli, et fait l'apologie de <span style="font-style: italic;">strips</span> comme <span style="font-style: italic;">Terry and the Pirates</span> par Milton Caniff, qui était certes superbement dessinée mais un peu pauvre d'un point de vue littéraire, alors qu'il fait une mention presque expéditive de Windson McKay, créateur de Little Nemo et probablement l'un des bédéistes les plus créatifs et innovateurs de l'histoire (ses mises en page éclatées ont fait école), et accorde une rapide mention à George Herriman, créateur de <span style="font-style: italic;">Krazy Kat</span>, un strip que les surréalistes européens lisaient avec dévotion et la première bande dessinée à avoir été célébrée et étudiée à l'université pour ses qualités artistiques plutôt que pour sa signification dans la production culturelle.<br /><br />On peut aussi constater l'enthousiasme de Daniels pour l'époque EC Comics, qu'il qualifie d'âge d'or de la BD américaine. Pour votre information, EC comics, c'est<span style="font-style: italic;"> The Crypt of horror, The Vault of Terror</span>, et d'autres titres qui suggèrent éloquemment que l'horreur, la fantaisie et le gore étaient à l'honneur chez cet éditeur (voir image plus bas). Je veux bien que des dessinateurs exceptionnels ont travaillé pour EC, mais la qualité d'impression était médiocre, ce qui abîme considérablement les yeux des lecteurs contemporains qui cherchent en vain à comprendre en quoi EC serait de la bonne BD, et il y a aussi cette détestable propension à employer un lettrage mécanique qui gâche mon plaisir de lecture. Je partage l'opinion de Will Eisner, qui écrit dans <span style="font-style: italic;">Comics and Sequential Art</span> : "<span style="font-weight: bold;">typesetting does have a kind of inherent authority but it has a 'mechanical' effect that intrudes on the personality of free-hand art"</span> (p.27). C'est vrai qu'il faut dire à la décharge de Daniels qu'il n'avait pas encore à cette époque de grande bande dessinée à se mettre sous la dent, ce qui peut expliquer pourquoi il apprécie autant les EC comics.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHkbd23mOmx3NIGuHcZKi11X3Fh6sFuAfdWTy2mt-LQ-5-8A1_gRZ26p9kD2sMI2tcB45VgagSVC-CC5hjEHafgGpM4q-2sX7VnXQdNFvS9L5QcesxgEC8TwR9MLDI7mcdy14gXGWTjcMB/s1600-h/Tales_From_the_Crypt_No2_reprints_N.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 216px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHkbd23mOmx3NIGuHcZKi11X3Fh6sFuAfdWTy2mt-LQ-5-8A1_gRZ26p9kD2sMI2tcB45VgagSVC-CC5hjEHafgGpM4q-2sX7VnXQdNFvS9L5QcesxgEC8TwR9MLDI7mcdy14gXGWTjcMB/s320/Tales_From_the_Crypt_No2_reprints_N.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5263747425067710146" border="0" /></a><br />Par contre, ce qui ressort le plus de l'essai de Daniels, c'est qu'il est un <span style="font-style: italic;">fanboy</span>. Un <span style="font-style: italic;">fanboy</span>, c'est un amateur invétéré de comics de super-héros, qui connaît par coeur les rencontres entre différents personnages, qui parle avec une certaine affection de Hulk et qui déteste des supervilains avec la même intensité que certains abhorrent des politiciens. Daniels a une bonne plume et est très articulé, ce qui provoque un effet comique délicieux quand il décrit, dans une envolée lyrique, la profondeur psychologique de certaines séries de Marvel. On ne parle quand même pas de Joyce!<br /><br />Je vous cite un passage qui m'a vraiment fait rire: dans les années 70, Marvel publiait deux titres très différents: d'un côté, le héros Nick Fury était un soldat implacable et brutal, et de l'autre, le magicien Doctor Strange faisait plein de choses bizarres avec ses pouvoirs (vraiment, il avait l'air gelé sur le peyote). Voici ce que Daniels a à dire sur ces deux séries:<br /><br /><span style="font-weight: bold;">"The appearance of Nick Fury in </span><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">Strange Tales</span><span style="font-weight: bold;"> put him side by side with Dr.Strange. There was virtually no similarity between the two features; in fact the implied political premises of the two strips could not have been more different. Stoned hippies who grooved with Dr. Strange (he lived in Greenwich Village) might have been appaled with the violence of Nick fury. Presumably the red-blooded kids who dug Nick Fury found Dr. Strange a trifle gay."<br /><br /></span><span>Bref, une lecture plus intéressante qu'instructive. J'en apprendrai davantage ailleurs, mais les essai des <span style="font-style: italic;">fanboys</span> sont plus rigolos!</span><span style="font-weight: bold;"><br /><br /><br /></span>Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-56197914710618441442008-10-26T09:28:00.000-07:002008-10-26T10:17:51.462-07:00Une BD de football?Alors que je m'apprête à passer au moins six heures vissé à mon écran cathodique pour regarder du football, je me pose la question : est-ce que je serais heureux si on publiait une bande dessinée de football? Mes deux passions seraient réunies, après tout!<br /><br />Je peux me montrer sceptique sur la seule base que du sport en bande dessinée ne peut pas être aussi intéressant que celui que je regarde compulsivement à l'écran; moins de mouvement, moins d'enjeu, fort probablement moins de matériel (un match de football dure une heure de jeu, et sur chaque jeu de dix secondes il peut se passer plus d'une chose intéressante à représenter). Oh, et aussi, à moins d'être un connaisseur, les dialogues seraient à peu près incompréhensibles pour le commun des mortels. Extrait d'un monologue de commentateur avant le <span style="font-style: italic;">snap</span>:<br /><br />"<span style="font-weight: bold;">So late into the game, the Giants are looking at a third-and-long situation. They brought in their second string back, lined up two receivers in the slot, they want to go for a five or seven steps drop, but that may be hard against this tough Steelers defense, who may go for a nickel formation, with tho safeties giving looks of an inside blitz</span>"<br /><br />ou encore une conversation dans le caucus:<br /><br /><span style="font-weight: bold;">"Okay, Jay, you go for a 10-45 left, Herm, hold on to the blitzing LB, Plax you take the fade route, and if it looks sour let's go for the screen pass"</span><br /><br />Pardon?<br /><br />J'ai des gros doutes qu'un éditeur prendrait une chance là-dessus.<br /><br />Par contre, je sais qu'il existe des séries de manga pour pratiquement tous les sports pratiqués au Japon; on a droit à des séries sur le soccer, le basketball, le ballon-chasseur, la natation et le ping-pong!<br /><br />Ceci semble ridicule, et pourtant, je me souviens avoir vu une double page d'un manga de ping-pong qui m'avait vraiment impressionné. Le nombre élevé de petites cases entraînait un rythme de lecture rapide, un usage peut-être excessif de lignes de motion dynamisait les images et les gros plans très expressifs des visages des pongistes complétait l'intensité élevée de cette séquence.<br /><br />Autre chose qui me permet de penser qu'une bande dessinée de football ne serait peut-être pas complètement nulle est le traitement remarquable que James Sturm a fait d'un autre sport américain fort populaire, quoique réputé pour être d'un ennui mortel par ses détracteurs: le baseball. Autant <span style="font-style: italic;">The Golem's Mighty Swing</span> et <span style="font-style: italic;">Satchel Paige: Striking Out Jim Crow</span> ( que Sturm a scénarisé) sont deux très bons romans graphiques (quoique très moralisateurs) dont le protagoniste principal est le baseball. Il faut évidemment connaître un peu plus que les rudiments du sport pour apprécier ces oeuvres, mais les représentations de situations tendues et de jeux enlevants lors d'une partie de balle sont très réussies. Il faut aussi dire que l'histoire de Satchel Paige est fascinante (je vous invite évidemment à aller lire ces deux romans graphiques). La qualité de ces oeuvres tient en grande partie au choix de moments-clés des actions athlétiques impliquées dans le baseball (actions très rapides pour un sport aussi lent). Voici deux exemples:<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9HgfxhGvAEkWiennlAgccVlvXKz1K6DBsED1BfxFhtWAouVFVgW7LjqqLwNpnPnShSKiiVTFk4lVGPV9ppbpSHhZ2cuzerBYUYhOxg6nPUZcNltx_RonThhFRKkSWvwEjz1eDvaqHN6wI/s1600-h/sturm-paige3.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 314px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9HgfxhGvAEkWiennlAgccVlvXKz1K6DBsED1BfxFhtWAouVFVgW7LjqqLwNpnPnShSKiiVTFk4lVGPV9ppbpSHhZ2cuzerBYUYhOxg6nPUZcNltx_RonThhFRKkSWvwEjz1eDvaqHN6wI/s320/sturm-paige3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5261509338830422594" border="0" /></a><br />(extrait de <span style="font-style: italic;">Satchel Paige</span>)<br />La première image est très réussie : le lanceur est presque entièrement replié sur lui-même et s'apprête à lancer l'ensemble de son corps (et la balle) vers le marbre. Les autres le sont moins: montrer l'élan, l'attrapé du receveur et la décision de l'arbitre dans une même case pose problème en ce qui a trait à la représentation du temps.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8dM8korUrT5rlRIiArvCXOAnnMVhTVQ9xOIhKN3-YQHYnKFC-6c9bpHjFx8e2sSyZmA2k2TozOkOBWpN_TJBmw9wK784wuUw327hbc4b7ES_ShUguQJylabAjOTdVV9-dsiO9y-LorQLb/s1600-h/sturm-golem5.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 320px; height: 293px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8dM8korUrT5rlRIiArvCXOAnnMVhTVQ9xOIhKN3-YQHYnKFC-6c9bpHjFx8e2sSyZmA2k2TozOkOBWpN_TJBmw9wK784wuUw327hbc4b7ES_ShUguQJylabAjOTdVV9-dsiO9y-LorQLb/s320/sturm-golem5.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5261510398619488514" border="0" /></a><br />C'est mieux ici : la première case avec l'attrapé à l'extérieur de la zone de prise et le mouvement du frappeur pour éviter le lancer, avec le "ball two" qui résume l'action; la deuxième case avec le lanceur qui reçoit les signaux du receveur et rumine sa stratégie pour le prochain lancer; la troisième case avec le coureur au premier but qui se parle à lui-même à voix haute, et le joueur défensif aux aguets; la quatrième case avec le lanceur qui se rétracte sur lui-même; la cinquième case où le frappeur est dans une position peu élégante après son élan, ce qui explique un peu pourquoi il a frappé une fausse balle; la sixième case où le lanceur a déjà projeté son torse vers l'avant et le bras qui ne manquera pas de faire de même quelques fractions de secondes plus tard. Ces vues intercalées de plusieurs points de vue du match rendent cette séquence rapide, diversifiée et dramatique. Et c'est du baseball!<br /><br />Alors, une bonne idée ou pas, une BD de foot? <span style="font-style: italic;">The jury is still out on this one</span>. Pour le moment, je me tourne vers le "vrai" football qui a commencé à l'écran.Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-2538964634454698292008-10-23T15:30:00.001-07:002008-10-23T15:32:00.186-07:00Adrian Tomine<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsOXwsi8_6p5zPJ3Ef0y9mj1r3wXTQh675PaixsW4MGLlbUD-rZ4hUyCSmEc2-GpEALCl2-xttXcyx2WOSw30kokUFoCP8uoV0VeMpjmNDQls0bmqpl8NJ_L4S8l-nmMjWHg0Rxe-uWBXB/s1600-h/tomine_homeless_20080505.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 366px; height: 249px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsOXwsi8_6p5zPJ3Ef0y9mj1r3wXTQh675PaixsW4MGLlbUD-rZ4hUyCSmEc2-GpEALCl2-xttXcyx2WOSw30kokUFoCP8uoV0VeMpjmNDQls0bmqpl8NJ_L4S8l-nmMjWHg0Rxe-uWBXB/s320/tomine_homeless_20080505.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5260480405064924370" border="0" /></a><br />Même sans savoir que c'est pour illustrer un article qui dénonce le fait que des itinérants soient utilisés comme "décor" dans le prochain film de Jamie Foxx, cette image parle d'elle même.Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-70862781957176697352008-10-22T06:21:00.000-07:002008-10-22T06:27:03.247-07:00De l'eau au moulinBon, j'ai pas envie de parler en long et en large de la question que j'ai soulevé dans ma dernière entrée, alors je reproduis (et réédite) le texte d'un courriel que j'ai envoyé à un pote il y a environ deux semaines, pour lui répondre au fait que je tentais de dissimuler le terme BD dans une demande de bourse:<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Je pense, en mon for intérieur, que le roman graphique est tout simplement un format éditorial singulier de la BD. Le terme ne devrait pas servir à désigner un engagement artistique net, une école esthétique ou un <span style="font-style: italic;">second coming of the Christ</span>. Un roman graphique, c'est une BD de 150 pages ou plus, <span style="font-style: italic;">and that's that</span>. </span><br /><br /><span style="font-weight: bold;">Si je ne me permets pas de faire cette nuance, c'est parce que pour une fois, le caractère prétentieux du terme Graphic Novel (parce qu'à la base, Will Eisner a employé le terme juste parce qu'il était écoeuré de se faire dire par des maisons d'édition sérieuses qu'ils ne publieraient pas de comics) sert ma cause. Quand j'évoque l'idée d'un "héraut de la nouvelle bande dessinée", je laisse entendre que le GN permet de présenter un objet qui tend vers le <span style="font-style: italic;">high-brow art</span> et qui permet de réclamer une place à la table des adultes. Est-ce que je pense que c'est correct de vouloir occulter l'histoire de la BD juste pour faire sérieux? non. Est-ce que je pense que la BD est équipée pour faire sérieux en ce moment? non plus. Est-ce que je pense que c'est crissement fallacieux comme stratégie de jouer avec les mots pour transformer la perception de la BD chez les littéraires ? Mets-en, sauf que ça marche.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;">Quand on dit Graphic Novel, on pense à Maus, à Jimmy Corrigan et à Persépolis (ugh) et quand on dit BD, on pense à Tintin, Superman et Astérix. De sorte que les bédéistes actuels qui entreprennent des projets artistiques visant autre chose que le divertissement décident dans une écrasante majorité du temps de produire un roman graphique. Si je choisis de mettre de l'avant le roman graphique plutôt que la BD dans mon projet, c'est autant pour convaincre le jury que pour constituer un corpus cohérent et d'oeuvres que je vais avoir envie d'étudier pendant 4 ans. </span><br /><br /><span style="font-weight: bold;">La BD est comme le cinéma, la littérature et la musique: c'est d'abord et avant tout un média que tu peux choisir d'employer pour faire de l'art aussi bien que de la merde. Le cinéma, c'est aussi bien <span style="font-style: italic;">Network</span> que (insérer titre de film mettant en vedette Lindsay Lohan). La littérature, c'est Cervantès autant que Dan Brown. La musique, c'est Miles Davis et 50 cents. La BD, c'est Dan Clowes autant que Stan Lee. Le problème, c'est que la musique est d'office considérée comme de l'art, alors que la BD, c'est pas de l'art si ça vient pas en format roman graphique. Employer le terme Roman Graphique jusqu'au galvaudage est un passage nécessaire pour que les gens réalisent qu'on peut faire sérieux en dessinant des petits bonhommes et en mettant des onomatopées en rouge pétant dans une page. Peut-être qu'un jour, on va pouvoir se passer du terme, mais pour le moment, c'est pratique en sacrament si tu veux pas avoir l'air d'un fanboy quand tu parles avec des littéraires intello qui pensent que Kafka c'est le boutte de la marde.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;">Si tu lis Groensteen (t'auras sans doute pas le choix pour ton cours sur la BD), tu vas voir que la postérité le reconnaîtra probablement comme aussi important pour l'étude de la BD que Genette l'a été pour la narratologie (à ceci de différent que les deux n'ont pas le même retentissement). Par contre, Groensteen a l'air un peu bênet quand il vante les mérites de la BD en donnant comme exemple des planches de Hergé. On parle d'une pédale accompagnée d'un alcoolo qui se porte à la rescousse de jeunes hommes effeminés aux quatre coins du globe.<br /></span><br />Vous m'excuserez l'écorchage au passage de Tintin et Persépolis, j'ai des comptes à régler avec eux.<span style="font-weight: bold;"><br /></span>Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-17126835106123658802008-10-21T17:23:00.000-07:002008-10-21T17:45:55.017-07:00Prémisse d'un débatIl va bien falloir qu'un jour j'aborde la foutue question de la nomenclature problématique de ce médium que je chéris et qui, dans la francophonie, est généralement désigné par une abréviation .<br /><br />J'ai une position ambivalente quant à l'emploi du terme BD pour désigner mon objet d'étude (et mon plus grand intérêt de manière plus générale). On entend souvent "ça fait très bande dessinée", "un scénario digne de bande dessinée" ou encore "une esthétique digne de la bande dessinée" de la part de critiques tout acabit qui auraient intérêt, non pas à relire leurs classiques (ils trouveraient confirmation de leurs préjugés dans Tintin, Astérix, Superman ou Archie) mais plutôt à lire leurs nouveaux classiques. Voilà pourquoi de nouvelles tentatives, aussi louables que malhabiles, de renommer la bande dessinée ont fait leur apparition: littérature graphique, littérature dessinée, roman graphique, <span style="font-style: italic;">graphic novel, graphica, comic art</span>. Vouloir obnubiler un héritage considérable de cette pratique en proposant une désignation plus gracieuse est à la fois fallacieux et nécessaire, parce que ça permet de distinguer entre <span style="font-style: italic;">Jimmy Corrigan</span> et <span style="font-style: italic;">The Incredible Hulk. </span>Par contre, on parle quand même de la même chose quand on parle de BD ou de littérature graphique: pour la plupart des gens, la différence entre une page dessinée par Chris Ware ou par Jim Steranko est d'ordre esthétique, mais c'est <span style="font-weight: bold;">essentiellement la même chose</span>, de la même manière que comparer une page de <span style="font-style: italic;">The Road</span> de Cormac McCarthy et une page de <span style="font-style: italic;">Da Vinci Code</span> de Dan Brown sans s'attarder aux détails, ni aux oeuvres en général et ce qu'elles proposent, ne permet pas de différencier ces deux livres qui appartiennent de manière plus large à ce qu'il est convenu d'appeler la littérature.<br /><br />J'hésite encore entre embrasser l'ensemble de la BD comme mon dada ou vouloir me restreindre et me défendre en me retranchant sous le "roman graphique". Je le fais professionnellement pour des raisons de politique et de respectabilité, et aussi par préférence pour des oeuvres plus substantielles, mais je doute moi-même de la validité de cette position.<br /><br />Je viens de tomber sur un passage de l'excellent entretien entre Frank Miller et Will Eisner publié chez Dark Horse en 2005. Deux des plus influents bédéistes américains qui discutent sans forcément être d'accord, ça donne lieu à des échanges des plus intéressants. Voici le passage en question:<br /><br /><span style="font-weight: bold;">"(Eisner) [comics] is a vehicule with which one can do what you call outrageous things and create new and unusual ideas. But the medium itself, the business of arranging images in an intelligent sequence to tell an idea or story, has long since stopped being a novelty as a medium</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;">(Miller) It's definetly been proven as an art form; I don't think we need to plead that case anymore. We don't need to keep rationalizing our existence anymore" (p.178)<br /></span><br />Même si Miller est un peu arrogant et idéaliste dans son affirmation, je suis d'accord avec lui. Je vais encore continuer à employer "roman graphique" plus souvent que BD, parce que je lis plus de roman graphiques que de BD traditionnelle dans le sens éditorial du terme. Mais je ne crois pas que j'aie à prouver à qui que ce soit la validité artistique de la BD. Si quelqu'un pouffe de rire et fait une allusion mesquine à Tintin, je serais en droit de répondre "si tu t'étais donné la peine de lire de la BD depuis que tu n'es plus un enfant, et que tu avais cherché plus loin que dans la section jeunesse d'une bibliothèque ou une librairie, tu ne serais pas de mon avis".<br /><br />Je déblatérerai plus longuement sur le sujet prochainement.<br /><span style="font-weight: bold;"></span>Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-90511515006869335202008-10-18T15:33:00.000-07:002008-10-18T15:55:40.182-07:00Exercice auto-dépréciatifDans le cadre de ma demande de bourse (que je considère comme une extension de mon corps tellement je passe de temps à y penser et y travailler), il faut que<br /><br />a) dans un premier temps, j'écrive en deux pages mon projet de doctorat, lequel sera contenu en 350 pages au terme d'années de réflexion. Le conseil de la personne-ressource mise à notre disposition par notre charmante université (celle qui a construit le plus grand cadavre de bâtiment que contient le centre-ville) m'a indiqué que la demande de bourse est tout sauf un exercice de modestie: faut que j'affirme avec aplomb mes hypothèses, ma méthodologie, bref faut que je vende ma salade et que je démontre que je suis un candidat exceptionnel à grands coups d'excès de confiance<br /><br />b) dans un second temps, que je fasse acte de contrition et que je justifie mes résultats franchement mitigés du baccalauréat par tous les moyens. Sortez les mouchoirs.<br /><br />C'est après avoir écrit cette section que j'ai fait cet étonnant constat : je dois me comporter comme un bédéiste d'auto-fiction!<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixAeRCO05mn3pijxLTuvo9PIKpeaDInplDvhtuvP7lHWl1fm0GLmRqjjeEW5CInFqytSeUmNhP0ZTrahz0NWXlVUWl6Y4iefphYiSkNZW3d2vybRIfPNam1pzgMW5uwAbAh-Az3tGIIxks/s1600-h/striptease-joe-matt2.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixAeRCO05mn3pijxLTuvo9PIKpeaDInplDvhtuvP7lHWl1fm0GLmRqjjeEW5CInFqytSeUmNhP0ZTrahz0NWXlVUWl6Y4iefphYiSkNZW3d2vybRIfPNam1pzgMW5uwAbAh-Az3tGIIxks/s320/striptease-joe-matt2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5258630921567152978" border="0" /></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAOCCN6d75rz0WPnFR3ostDQIRsOs9bZ245KQ6JFj_p1JT0QAH9teGi2fNWrpt3fzidMGLVZHj8ks1PcOT5rAIx-jT79wD44n4JltSCygn7cz5HOpgm5whZ0RhmEELHdQvOuLmhFK317GE/s1600-h/selfportrait_seth.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAOCCN6d75rz0WPnFR3ostDQIRsOs9bZ245KQ6JFj_p1JT0QAH9teGi2fNWrpt3fzidMGLVZHj8ks1PcOT5rAIx-jT79wD44n4JltSCygn7cz5HOpgm5whZ0RhmEELHdQvOuLmhFK317GE/s320/selfportrait_seth.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5258630739682941810" border="0" /></a>L'auto-fiction est une tendance lourde dans la bande dessinée contemporaine, et les bédéistes aiment rappeler à leur lectorat à quel point ils s'haïssent. Seth, Chris Ware, Joe Matt et Joe Sacco se sont apitoyés sur leur sort au point de nous faire croire qu'ils n'ont pas une once d'estime de soi dans leurs corps. Art Spiegelman est un dépressif chronique, et le dernier truc qu'il a sorti est un supplément au dernier McSweeney's Quarterly intitulé <span style="font-style: italic;">Autophobia</span>. Marjane Satrapi passe beaucoup de temps dans son <span style="font-style: italic;">Persépolis</span> à nous rappeler comment elle l'a pas eu facile (mais se montre trop complaisante à son propre égard pour susciter ma sympathie). Lewis Trondheim a tellement d'états d'âme dans <span style="font-style: italic;">Approximativement</span> qu'il doit se dédoubler pour se remettre en question, la soliloque ne lui suffit pas. Pour ce qui est de Alison Bechdel et Chester Brown, difficile à dire, z'ont l'air d'être des robots.<br /><br />Bref, ces artistes se lamentent sur leur existence, déplorent leur manque de talent, traversent des crises existentielle aussi souvent qu'ils traversent la rue.<br /><br />Et pourtant, ils passent des années sur des oeuvres de plusieurs centaines de pages. Disons qu'il faut un peu croire en son talent pour s'appliquer à une telle tâche, difficile de croire qu'ils sont aussi défaitistes qu'ils le prétendent.<br /><br />Je me souviens plus c'est en lisant quelle BD d'auto-fiction que je me suis écrié "LÀ, ÇA VA FAIRE, GANG DE CHIÂLEUX" et que j'ai fait un embargo sur l'auto-fiction qui a duré quelques mois. L'an passé, Peter Kuper, avec son sublime <span style="font-style: italic;">Stop Trying to Remember</span>, m'a réconcilié avec le genre.<br /><br />Tout ça pour dire que cette attitude contradictoire des bédéistes auto-fictifs, je la comprends un peu mieux maintenant, parce que j'ai été obligé de l'adopter.<br /><br />Je n'aurais sans doute pardonné à ces artistes leur attitude de pleurnichards s'ils ne m'avaient pas fourni d'aussi bonnes lectures (sauf Satrapi).Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7652508333511595995.post-40785868275607046272008-10-18T14:34:00.000-07:002008-10-18T14:44:45.998-07:00Pourquoi?J'ai déjà essayé de tenir un blogue sur ma vie et mes observations sur celle-ci. Je les ai abandonnés rapidement. M'intéressait pas d'écrire sur ma vie autant que de la vivre.<br /><br />Puis là, je tombe sur une entrée de blogue d'une collègue, où elle m'appelle "son pusher de BD". Je me suis dit dans un premier temps que si elle est accro à mes livraisons, je devrais me mettre à la charger, puis, un peu honteux de cette pensée avare, je me suis dit que c'est vrai que je fais des bonnes recommandations de lectures de BD.<br /><br />Je vais donc faire un blogue sur le <span style="font-style: italic;">comic art</span> : c'est une constante dans ma vie, je ne manque pas d'inspiration quand vient le temps d'en parler, je pourrais même développer mes hypothèses de recherche sur la question quand je serai moins paresseux. Et quand je le serai, je ferai comme bien des gens : je glanerai des images sur la toile et les flanquerai sur ma page en guise d'entrée.<br /><br /><span style="font-style: italic;">That's it for now</span>. Faut que je continue à peaufiner ma demande de financement au gouvernement (si jamais on m'accorde un montant substantiel pour étudier les systèmes sémiotiques complexes du roman graphique contemporain, je pense que je vais envoyer une lettre à Harper pour lui apprendre, ça devrait l'achever).Comicspusherhttp://www.blogger.com/profile/02305532902787374072noreply@blogger.com0