jeudi 19 février 2009

Le paradoxe de Zénon

Celui où une flèche est lancée vers sa cible, franchit la moitié de l'espace entre son point de départ et sa cible, puis la moitié de cette moitié, puis la moitié de cette moitié, puis la moitié de cette moitié, ainsi de suite...

Je me sens en plein là-dedans avec la communication que je prépare en ce moment: je pense que j'ai presque fini, je fais relire, ah non faut que tu changes ça, puis je fais relire, ça y est presque mais faut que tu resserres ta structures, puis je retravaille, ah merde va falloir que je fasses un powerpoint...

L'ai toujours trouvé niaiseux ce paradoxe là, mais apparemment, il est bien réel dans certaines situations.

Je vais en profiter pour vous recommander chaudement The Three Paradoxes, de Paul Horschemeier, publié chez Fantagraphics (mais je sais qu'il a aussi été traduit). Objet assez difficile à décrire, où plusieurs niveaux narratifs (et styles graphiques) s'entremêlent et se répondent. Horschemeier est un as de l'expérimentation formelle et de la polyvalence du dessin, mais là où c'était très amusant et éclaté dans Let Us Be Perfectly Clear (également chez Fantagraphics) sans toutefois être complètement parachevé, TTP est parfaitement maîtrisé, et supporte autant qu'il suppose de nombreuses lectures pour être vraiment bien compris.

lundi 2 février 2009

Je l'ai donc pas l'affaire pour trouver des titres pour des articles

Je vous invite chaleureusement à aller visiter Salon Double, une revue en ligne portant sur la littérature contemporaine. Avec une posture éditoriale oscillant entre la prise de position et la critique littéraire, SD propose des "lectures" plutôt que des articles, ce qui permet de traiter d'un ouvrage qui a paru intéressant à quelqu'un sans être obligé de mettre 35 citations à l'appui.

Je connais assez bien les gens derrière SD, et je leur fait une confiance aveugle pour ce qui est d'administer un tel projet (ma confiance aveugle s'arrête là, puisque je ne sais pas dans quelle mesure je goûterais à leur cuisine à l'aveugle sur la simple base de leus qualités de littéraires). En plus, les administratrices m'ont assez fait confiance pour me permettre de publier une lecture sur une BD!

Disons que mon premier jet était tellement mauvais que la lettre de réponse était une merveille de rhétorique, alliant une politesse digne des nobles avec un arrière-goût de "si tu nous renvoies un pareil torchon, on va aller tuer tes chats avant de brûler tes bibliothèques). Le résultat final est en ligne et le titre de ma lecture est horrible. mais c'est rien si on compare avec celles qui s'en viennent, qui porteront les titres: De la mort du rêve américain et d'autres bagnoles bonnes pour la casse (sur Abandoned Cars de Tim Lane) et La paralittérature à la défense de la bande dessinée à la défense de la paralittérature (sur Acme Novelty numéro 19 de Chris Ware).